Photovoltaïque: une solution à la hausse des prix de l'énergie

Quelle que soit la Région, celui qui installe des panneaux photovoltaïques peut attendre un rendement d'au moins 5% et un retour sur son investissement dans les 7 ans.

Le secteur du photovoltaïque continue à vivre de nombreux changements : le 1er novembre 2021 verra la fin du principe de compensation bruxellois (voir question 1 ci-dessous), ce qui pourra réduire faiblement la rentabilité des panneaux. À moins que les prosumers bruxellois n'augmentent leur autoconsommation, c'est-à-dire la consommation de l'électricité produite par leur installation photovoltaïque au moment même où celle-ci est générée.

Ensuite, à partir du 1er janvier 2022, ce sera au tour des prosumers en flandre (voir question 5) et en wallonie (voir question 3) de vivre des modifications pouvant influencer le rendement d'une installation photovoltaïque.

Cependant, vu la forte augmentation des prix de l'énergie (et si ces derniers se maintiennent dans la durée), c'est plutôt un phénomène inverse qui se produira: les détenteurs de panneaux photovoltaïques, ou ceux qui comptent en installer prochainement, obtiendront un retour sur investissement bien plus rapide que prévu.

Quelque soit la Région où vous habitez, vous aurez toujours intérêt à investir dans une installation photovoltaïque, si vous en avez les moyens. Si la rentabilité a diminué ces derniers mois, les panneaux solaires restent un investissement peu risqué et plus rentable qu'un compte d'épargne.  

1/ Qu'est-ce qui change à Bruxelles pour le photovoltaïque ?

Ce 1er novembre 2021, Bruxelles met en place le système du tarif d’injection (comme c'est déjà le cas en Flandre). Désormais un prosumer paiera à son fournisseur d'énergie le volume d’électricité qu'il prélève sur le réseau, mais il recevra de ce même fournisseur une compensation financière pour chaque kWh d'électricité non autoconsommé qu'il devra dès lors réinjecter sur le réseau.

Le montant reçu pour les kWh injectés est d'office inférieur au montant à payer pour les kWh prélevés sur le réseau, car le tarif d'injection ne comprend pas les coûts de transport et de distribution imputés aux kWh prélevés sur le réseau, ni les taxes.

Le tarif d'injection peut varier en fonction du fournisseur, mais aussi en fonction de l'évolution du marché. Le prix sera probablement plus élevé dans un contexte haussier des prix de l'énergie (question 6).

La fin du système de compensation bruxellois représentera une augmentation pouvant aller jusqu’à 140 euros sur la facture annuelle d'un prosumer bruxellois en se basant sur une consommation moyenne.

Mais si les prix de l'électricité continuent à grimper, l'impact sera moins élevé étant donné que les prosumers bénéficieront d'un tarif d'injection plus élevé (pour plus de détails, référez-vous à la question 6).

2/ Quelle est la rentabilité d'une installation photovoltaïque à Bruxelles?

Malgré la disparition du système de compensation partielle à Bruxelles, la Région dispose encore d'un mécanisme de soutien pour les personnes qui ont fait installer des panneaux photovoltaïques ou qui souhaitent le faire prochainement: les certificats verts (CV).

Pour rappel, lorsqu’un particulier installe des panneaux solaires, il devient producteur d'électricité verte et, à ce titre, il a droit à des CV qu'il peut revendre sur le marché de l'énergie (ce qui lui permet d’amortir son investissement encore plus rapidement). La durée d'octroi de ces CV est de 10 ans.

Et actuellement, même si le nombre de CV attribué par installation a été diminué en 2021le système reste calibré pour assurer un retour sur investissement dans les 7 ans. Si les conditions sont favorables, ce temps de retour pourrait même être ramené à 5 ans, d'après les dernières estimations de Test Achats (TA), qui tiennent déjà compte de la fin du système de compensation.

Pour eux, en fonction des conditions du marché et d'une autoconsommation de 30 à 45% de l'électricité produite, celui qui fait installer des panneaux photovoltaïques aujourd'hui peut espérer un rendement de 5 à 6%.

3/ Wallonie: quoi de neuf en 2022?

Le 1er octobre 2020 a marqué l'entrée en vigueur du tarif prosumer pour les ménages wallons équipés d'une installation photovoltaïque. Celui-ci correspond à une redevance annuelle forfaitaire (en moyenne 450 euros) que doivent payer les prosumers wallons afin de participer financièrement à l'utilisation réelle du réseau.

Mais jusqu'à présent, aucun prosumer wallon n'est passé à la caisse étant donné que la Région wallonne a compensé 100% du tarif prosumer en 2020 et en 2021.

Mais ce ne sera plus le cas l'année prochaine: la Région diminuera sa participation et ne financera plus que 54% du tarif prosumer. Elle fera de même en 2023. Ce n'est qu'en 2024 que cette redevance sera à 100% à charge des prosumers wallons.

4/ Quelle rentabilité photovoltaïque en Wallonie?

Comme les Bruxellois, les prosumers wallons disposent encore d'un mécanisme de soutien: le compteur qui tourne à l'envers.

L’électricité produite par les panneaux solaires qui n’est pas autoconsommée est d’office réinjectée sur le réseau, ce qui permet au compteur de tourner à l'envers et qui permet surtout de garder un rendement financier positif en Wallonie.

Lors de ses derniers calculs de rentabilité (qui ne tiennent pas compte de la participation de la Région wallonne au financement du tarif prosumer), TA a estimé - qu'en fonction des conditions de l'installation - le prosumer wallon peut espérer lui aussi un rendement de 5 à 6%. "En ce qui concerne le temps de retour, comptez dans les 6 à 7 ans."

5/ Flandre: quoi de neuf en 2022?

En 2022, la Flandre a mis fin au mécanisme de soutien du compteur qui tourne à l'envers pour les nouvelles installations, et dans le même temps, elle a adopté le système du tarif d'injection (voir question 1).

Afin que les nouveaux propriétaires de panneaux photovoltaïques ne mettent pas trop de temps à obtenir un retour sur investissement, la Région flamande a introduit en 2021 une nouvelle prime de 1.500 euros. Cette dernière doit permettre de maintenir une durée d'amortissement de 10 ans.

Mais attention, son montant sera déjà revu à la baisse de 25% à partir du 1er janvier 2022.

Par ailleurs, notez que l'installation d'une batterie domestique - pour stocker le surplus d'énergie en vue d'une utilisation ultérieure - n'est pas du tout à conseiller sur le plan financier, sauf en Flandre.

En effet, la Flandre a prévu une prime qui rend cet investissement très intéressant. Cependant, il a été prévu que le montant de cette prime sera revu à la baisse chaque année à partir de 2022 et jusqu'en 2024 étant donné que le prix des batteries chute rapidement. Mais ça, c'était avant la hausse généralisée du prix des matières premières...

6/ Quelle est la rentabilité photovoltaïque en Flandre?

Il n'y a désormais plus de système de compensation en Flandre. Cependant, grâce au tarif d'injection, le prosumer flamand peut diminuer sa facture d'électricité vu que son fournisseur d'énergie lui rachète le surplus de kWh produits par ses panneaux et qui sont injectés sur le réseau. Un tarif qui sera plus intéressant pour le prosumer à mesure que les prix grimperont sur les marchés de l'énergie.

Cette tendance s'observe évidemment déjà cette année. Alors que ce tarif oscillait entre 2 et 5 cents en avril dernier, il tourne désormais entre 4 et 9 centimes d'euro en moyenne, d'après TA.

Autrement dit, "en Flandre, les prix élevés de l'électricité confèrent un avantage supplémentaire aux propriétaires de panneaux photovoltaïques".

Et ce sera donc le cas aussi des prosumers bruxellois à partir de novembre 2021 (question 1).

Toujours d'après les calculs de rentabilité de TA, en considérant des conditions favorables et une autoconsommation élevée, "le rendement peut atteindre plus de 6%, tandis que le temps de retour va de 6 à 7 ans".